mardi 16 août 2011

ACTUALITÉ DE L'ÉTÉ (1) : le désarmement en demi-teintes..

L'été 2011 ne laissera pas un grand souvenir dans les mémoires des partisans du désarmement nucléaire.
Fin juin à Paris, les représentants des cinq puissances nucléaires "officielles", les "P5", ont tenu une première réunion sur le suivi de la Conférence d’examen du TNP de 2010 afin de se concerter sur les progrès de mise en œuvre de leurs engagements. Rien de nouveau dans les discours et proclamations, la main sur le coeur, de leur volonté d'oeuvrer au désarmement, de travailler sur les questions de transparence et de confiance mutuelle, y compris sur la doctrine et les capacités nucléaires, ainsi que sur les questions de vérification. Seul (?) élément positif, les membres du P5 se sont félicités des mesures prises par les États-Unis, la Russie et le Royaume-Uni en vue de la tenue en 2012 d’une conférence sur la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.
La même frustration se dégage des deux jours de discussions fin juillet à l'Assemblée générale des Nations unies sur le suivi de la réunion qui avait eu lieu 24 septembre 2010, pour essayer de revitaliser les travaux de la Conférence du désarmement de Genève et faire avancer les négociations multilaterales sur le désarmement. Les délégués présents n'ont pu que constater la poursuite de l'enlisement de cette conférence à Genève et n'ont pu parvenir à un consensus sur les moyens d'y remédier. À noter que certains États ont demandé à l’Assemblée générale d’assumer ses responsabilités et de convoquer une quatrième session extraordinaire sur le désarmement nucléaire.
Les nouvelles les plus positives viennent de la société civile. Fin juin, alors qu'à Paris se réunissaient les "P5", à Londres, c'est "Global Zéro", un lobby pour l'abolition des armes nucléaires lancé à Paris en décembre 2008, qui organisait son troisième sommet mondial. Celui-ci est composé non de pacifistes mais d'anciens diplomates ou experts de haut niveau du nucléaire militaire qui estiment qu'aujourd'hui nous approchons d'un seuil critique. pour eux, le risque d'utilisation de l'arme nucléaire est triple : une attaque lancée par une puissance nucléaire : la menace n'est plus mondiale mais régionale, avec pour points de fixation le Cachemire, le Moyen-Orient et la péninsule coréenne ; la menace terroriste : face à un acteur non-étatique, la dissuasion perd tout son sens ; un accident : la probabilité d'une erreur dans la manipulation des têtes nucléaires est loin d'être négligeable. Pour ces experts, la seule solution est l'élimination complète. Tous les pays nucléaires avaient envoyé des observateurs. Du côté des États, si le Président Obama fait toujours du volontarisme politique, les observateurs notent que la France, elle, traîne les pieds.
Des experts de Global Zéro ont donné des chiffres sur le coût des armes nucléaires. Pour la France, l'argent dépensé chaque année pour UNE seule arme nucléaire permettrait de financer : 150 nouveaux instituteurs, 130 000 consultations chez un médecin généraliste, 70 nouvelles éoliennes, 50 nouvelles entreprises innovantes, 500 familles prises en charge par le RSA.
Toujours du côté de la société civile, l'été a été marqué par des déclarations très fermes du nouvel Observateur permanent du Saint-Siège (le Vatican) aux Nations unies, Mgr Francis Chullikatt, nonce apostolique. Pour lui, "la plus dangereuse de toutes les idées héritées de la Guerre froide est la conviction que la dissuasion nucléaire est essentielle à la sécurité d'une nation. Le maintien de la dissuasion nucléaire au 21ème siècle ne sera pas une aide mais un obstacle à la paix et au désarmement nucléaire authentique".
Encore du côté de la société civile, il faut noter que le réseau ICAN (Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires) organise pour la première fois une Rencontre internationale de trois jours à Genève, du 17 au 19 septembre, pour construire une nouvelle étape dans son déploiement mondial.
Autre nouvelle (peut-être) positive, selon le quotidien japonais Asahi Shimbun, le gouvernement américain envisage de retirer toutes les armes nucléaires tactiques et de courte portée déployées en Europe depuis la guerre froide. Des discussions approfondies devraient débuter dans les prochains mois avec l'OTAN et se conclure avant le sommet de l'Otan à Chicago en mai 2012, a précisé le quotidien, citant un haut responsable américain chargé du désarmement nucléaire. À suivre...
Sur le plan du désarmement conventionnel, le mois de juillet (11 au 15 à New-York) a été marqué par la tenue de la troisième session du comité préparatoire à la Conférence des Nations unies sur le traité sur le commerce des armes. Cette session visait à préparer les réunions de l'année 2012 qui sera marquée, sans doute en juin-juillet, par la tenue d'une Conférence sur un Traité relatif au commerce des armes (TCA). L’objet de la négociation est de proposer un cadre juridique international contraignant destiné à encadrer les échanges et transferts internationaux d’armes classiques (c'est-à-dire les armes qui ne sont pas biologiques, chimiques, et nucléaires).
À cette session, le Président de la session, l'argentin, R.G. Moritan a déposé un brouillon de texte, qui dépasse le simple relevé des diverses positions, mais les met en cohérence et représentera une sorte d'ossature des grandes lignes d'un futur Traité. Un certain nombre de pays, dont la France qui occupe la vice-présidence du Comité préparatoire, ont réservé un bon accueil à ce texte. D'autres pays, dont les États-Unis, se sont montrés très réticents voire hostiles. Les diplomates ont un an pour préparer la Conférence ainsi que les ONG qui vont déployer un lobbying intense.
À noter que le représentant du Saint-Siège, très actif décidément en juillet, s'est également exprimé sur la question et a fait part de l’urgence de la mise en place d’un « instrument légal fort, crédible, efficace et concret pour augmenter la transparence dans le commerce des armes ». Le principal objectif d’un Traité sur le commerce des armes – a-t-il conclu – « doit être celui de sauvegarder la vie humaine et de construire un monde plus respectueux de la dignité humaine, et pas seulement de réglementer le trafic illicite d’armes ». « Agir de manière responsable signifie promouvoir une vraie culture de paix et de vie ».
Le processus de négociation sur ce Traité délicat continue donc son cours, ce qui est un élément encourageant dans ce panorama estival du désarmement, en demi-teintes comme l'a été la météo !


lundi 8 août 2011

Europe (4 et fin) - L'Union européenne, bras droit de l'ONU ?

Cet article clôt (pour l'été...) la série consacré à la sécurité européenne (voir les articles précédents : "Europe (1) : Les impasses militaires et politiques de la France, l'Union européenne, l'OTAN" et "Europe (2) : La place de l'Europe questionnée..." ; "Europe (3) : Une autre vision du monde – une politique de sécurité alternative".
Si l'on estime que la construction d'une véritable sécurité globale passe par le soutien et le renforcement du multilatéralisme aujourd'hui dans les relations internationales, il est clair que la priorité de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) passe en priorité par le soutien et le renfort au "rôle central" des Nations Unies et à leur action concrète.
L'Union Européenne en a-t-elle les moyens ? Le poids politique potentiel de l'Union européenne aux Nations unies ne doit pas être sous- estimé. Avec ses 25 États membres, l'Union européenne représente 13% des membres de l'ONU et 30% de l'économie mondiale, 36% du budget ordinaire de l'ONU et environ la moitié des contributions volontaires à ses Fonds et programmes. Sa contribution aux opérations militaires autorisées par l'ONU s'élève à 50 000 soldats. A l'heure de développement de la mondialisation, l'Europe est bien une clé de l'avenir de l'ONU et du multilatéralisme.

L'axe d'une politique novatrice de sécurité et de défense européenne réside dans le soutien, non seulement à la structure onusienne, mais surtout à ses valeurs - les valeurs fondamentales de la Charte de 1945 -, dont nous avons célébré en 2005 le 60e anniversaire, c’est-à-dire la paix, la mise hors la loi de la guerre comme moyen de la politique, le refus de la force pour régler les conflits au profit du règlement politique de ceux-ci et de la coopération entre les États, le désarmement et l’utilisation des ressources humaines au service de la vie et non de sa destruction. Cela inclut également les valeurs onusiennes nouvelles, construites dans l’évolution historique des soixante dernières années, au travers des divers traités et conventions : les notions de vérification, de contrôle et de transparence et confiance mutuelles, de développement des droits humains (femmes, enfants, droit au développement, à l’environnement) et de nouveaux concepts (développement humain, sécurité humaine). Cet engagement sans équivoque devrait figurer de manière plus forte dans tout futur acte ou traité de l'Union et, à plus forte raison, dans un futur «Concept de sécurité européen».
Dans ce cadre, l’UE pourrait développer un rôle pilote en termes d’éducation à la paix, à la tolérance, aux droits humains et au refus de la violence, en profitant mieux de la chance d’avoir le siège de l’UNESCO sur le sol européen. L'UE jouerait un rôle historique en promouvant de nouvelles valeurs universelles basées sur une Culture de la paix. Cet effort, pour réussir, devrait s’appuyer sur l’engagement des collectivités locales et des organisations d’éducateurs européens pour faire reculer toutes les violences, du local au mondial. Une telle politique d’éducation à la paix, à la tolérance et aux droits de l’homme, doit viser tant l’action interne, dans tous les pays membres, avec des modifications des programmes officiels d’éducation, que l’action externe au travers de la coopération décentralisée qui engage déjà des centaines de collectivités locales en France, en Italie dans les pays européens.
A côté de ce rôle essentiel sur les valeurs, l'UE a les moyens et une expérience certaine pour développer aussi des dimensions civiles de prévention des conflits, de gestion des crises et de reconstruction post-conflits. Elle a une expérience acquise sur le terrain en Bosnie et Kosovo, en Afrique pour la Belgique et la France. Surtout, l'UE a la chance de pouvoir être un partenaire privilégié de l'OSCE dont le bilan en matière de prévention civile des conflits est positif comme je l'ai écrit auparavant. Cette expérience pourrait être davantage mise au service de la communauté internationale sur d'autres continents au travers, par exemple, d'un service civil européen pour la coopération et le développement.
Enfin, sur le plan militaire, l'Europe pourrait fournir des matériels et moyens humains «d'intelligence» (satellite, avions de surveillance, drones), avions transports de troupe, porte- avions commun, expertise d'observateurs et de contrôleurs (scénario de l'Irak), médiateurs (situation du Kosovo). Ce choix clair d'une politique de participation commune à la sécurité mondiale, tournée vers le partenariat renforcé avec les Nations-Unies pour le maintien de la paix, donnerait un sens nouveau à la coopération européenne en matière d'armements. Les programmes de l'Agence Européenne d'Armements seraient inscrits dans cette finalité si celle- ci devenait une sorte de «pôle public européen» de l'armement, permettant de répondre à ceux qui s'inquiètent et refusent toute "marchandisation" des armements. Ils pourraient contribuer à créer une norme de matériels et de procédures militaires «Nations-Unies» réellement universelle, alors qu'il n'existe qu'une norme «OTAN». La définition de ces coopérations nouvelles au service de la paix permettrait de rendre effective la réduction du niveau global des dépenses militaires européennes et des forces armées, au lieu, comme aujourd'hui, de prêcher pour leur augmentation. Fondamentalement, l'Europe permettrait ainsi aux Nations-Unies de gagner une véritable "autonomie" de choix et d'action par rapport aux moyens de l'actuelle hyper-puissance américaine. Pourquoi l'UE ne jouerait-elle pas un rôle actif dans la réactivation du Comité d'État- major, prévu par la Charte de l'ONU et actuellement en sommeil ? Un comité de coordination militaire européen trouverait alors sa justification et éviterait les problèmes rencontrés aujourd'hui avec les britanniques sur cette question.
Cette évolution permettrait aussi de contourner l'épineuse question de  la relation avec l'OTAN. Elle pourrait rendre progressivement obsolète, dans les faits mêmes, le recours à cette organisation militaire, voire son existence, si l'essentiel des opérations militaires internationales de maintien de la paix se traitait exclusivement dans le cadre des Nations unies et avec la participation forte de l'Union européenne... La lutte pour le «dépassement» de l'OTAN dont on parle sans dégager d'axe concret pourrait y trouver un nouveau souffle, ceci sans créer de «vide» stratégique ou de «rupture» du lien transatlantique. Cela permettrait aussi d'inverser les termes de la question de la compatibilité «appartenance OTAN/appartenance UE».
Le rayonnement de l'Europe gagnerait donc considérablement à refuser la logique de développement de puissances antagonistes et sur-militarisées, à s'inscrire à la fois comme "pôle positif ou vertueux de puissance" et "pôle de puissance positive ou vertueuse" dans le monde.

Faire aboutir de telles orientations suppose l'apparition d'une volonté politique forte et innovante qui s'oppose à des idées qui semblent au premier abord de bon sens comme : «le monde est dangereux, il ne faut pas baisser la garde...». Ces idées ont abouti dans des impasses qui s'appellent extension de la prolifération, pourrissement de conflits locaux, diffusion des extrémismes et du terrorisme. N'est-il pas temps aujourd'hui, comme pour les problèmes de l'environnement, de prendre des voies plus originales et plus courageuses pour construire un monde «durable» aussi en terme de paix, de sécurité et de droit international. La vision d'une «Europe puissance vertueuse» pour la paix, le désarmement et le soutien aux Nations-Unies n'est sans doute pas majoritaire encore au sein des gouvernements européens mais elle pourrait le devenir dans les opinions publiques si des volontés politiques se dégageaient au sein des principales forces de la société civile et du Parlement européen. Une Europe « puissance vertueuse » ne serait pas une Europe impuissante, elle disposerait d'alliés nombreux dans le monde parmi toutes les puissances émergentes qui ont intérêt à un nouvel ordre international différent des dominations du passé. Elle s'appuierait sur une société civile en développement dans un nombre croissant de pays, et à laquelle les nouveaux moyens d'information comme les « réseaux sociaux » donnent une force nouvelle. Partenaire privilégié des Nations unies dans tous les domaines, du civilo-militaire au renforcement du droit international et d'une nouvelle culture de paix, l'Europe serait une puissance d'un type nouveau mais une puissance respectée.
Cette vision suppose une très forte intervention citoyenne, l'ouverture d'un large débat sur les stratégies et visions de l'Europe. Cette mobilisation n'est pas une réalité aujourd'hui. Qu'en sera-t-il demain ? Après avoir avoir assisté à l'épanouissement inattendu du « printemps arabe », l'heure n'est pas au pessimisme.
8 août 2011



lundi 1 août 2011

Europe (3) : Une autre vision du monde – une politique de sécurité alternative

Dans deux précédents articles, "Europe (1) : Les impasses militaires et politiques de la France, l'Union européenne, l'OTAN" et "Europe (2) : La place de l'Europe questionnée...", nous avons fait un état des lieux du contexte dans lequel se posent les enjeux de la sécurité et de la défense européenne. Examinons maintenant les alternatives politiques possibles.
Quelles pourraient être les lignes de force d'une politique européenne de sécurité qui innoverait à la fois dans ses rapports avec l'OTAN et avec les Nations unies ? Quel rôle d'impulsion pourrait y jouer la diplomatie française ?
Tout progrès dans le maintien de la paix tant sur le plan juridique que militaire ne peut se comprendre durablement que dans deux cadres : le premier est celui du progrès de la démilitarisation des relations internationales (progrès des traités de désarmement, diminution des dépenses militaires). Le second est celui d'une démocratisation progressive des différents niveaux d'élaboration et décision des structures internationales.
Cette démocratisation doit concerner le système des Nations unies (élargissement du Conseil de sécurité, poids de l'Assemblée générale, place de la société civile, encadrement des agences économiques comme FMI, BM et OMC) et une meilleure participation des citoyens/citoyennes du niveau local et national, soit par l'intermédiaire des ONG soit par celui des collectivités locales dans les diverses institutions internationales. Les événements populaires qui se sont déroulés en Tunisie et en Égypte, et ailleurs, montrent que des évolutions profondes traversent les opinions dans un nombre croissant de pays : ne soyons pas timides devant l'extension de la démocratie et de la participation des peuples !
Qui peut porter les défis du siècle et construire une nouvelle manière de vivre en paix, une nouvelle sécurité, forcément GLOBALE dans son approche des problèmes et HUMAINE dans les priorités qu'elle se donne, sinon les forces démocratiques chez tous les peuples de la terre ? C’est la leçon générale à tirer des événements actuels. C'est la leçon que nous, Européens, devons en tirer.
Dans un monde plus globalisé dans lequel émergent de nouvelles puissances comme les BRICS, les dispositifs de sécurité doivent-ils contribuer à opposer en créant ou transformant des blocs de pays en « pôles de sécurité » ou doivent-ils contribuer à rapprocher et faire collaborer l'ensemble des puissances (et les autres) de la planète, dans une conception plus mondialisée ?
Monde multipolaire ou apolaire, sécurité exclusive ou inclusive, défensive ou coopérative ? Le débat est d'importance. Si une vision de "l'Europe puissance", au sens classique du terme, se développait, basée essentiellement sur une dimension militaire, l'intégration des armes nucléaires britannique et française dans la «palette» de sécurité européenne se poserait inéluctablement un jour, dans la mesure où le nucléaire est encore inséparable de la conception de la puissance dans les relations internationales. Or, je suis persuadé qu'une Europe nucléarisée ne serait pas un facteur de paix mais un facteur d'aggravation d'une multipolarité internationale dangereuse.
À l'inverse, des initiatives fortes de relance du désarmement recueilleraient un écho très favorable dans l'U.E et dans les pays non-alignés aujourd'hui. Le 8 février 2009, le ministre allemand des affaires étrangères, M. Steinmeier, avait rappelé à la Conférence de Munich sur la sécurité, que «Désarmement et contrôle des armes par conséquent appartiennent de droit au sommet du nouvel agenda transatlantique, à côté des sujets majeurs du futur du changement climatique et de la sécurité énergétique» et qu'aucun «réel progrès ne sera fait sur la non- prolifération nucléaire sans que les États dotés de l'armement nucléaire prennent l'initiative».
L'action de l'Union européenne doit viser à relancer les mécanismes internationaux de maîtrise des armements et les négociations de désarmement, le contrôle des productions et transferts d'armements, l'interdiction et l'éradication complète de certains d'entre eux. Cela suppose de re-développer des campagnes politiques fortes pour l'application et l'approfondissement des Traités existants et l'amélioration de leurs dispositifs de vérification, la négociation et l'application de nouveaux accords.
Parmi ces objectifs, rappelons-le à la veille du 66e anniversaire des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki, c'est la négociation et la signature d'une Convention d'abolition ou d'interdiction des armes nucléaires qui est essentielle pour progresser dans la démilitarisation des relations internationales. Cette convention déposée comme document officiel de l'ONU est soutenue aujourd'hui par plus 127 pays, (mais pas par la France, malheureusement). Dans les quatre années qui nous séparent de la prochaine Conférence d'examen du TNP, on peut espérer que la pression émanant de l'opinion grandira pour demander l'ouverture de discussions spécifiques sur cette Convention, tant au sein des réunions préparatoires (les « Prepcom ») que de la Conférence du désarmement à Genève, puisque que « tous les États doivent faire un effort particulier pour établir le cadre nécessaire à l'instauration et à la préservation d'un monde sans armes nucléaires » (document adopté en mai 2010). Le mouvement global pour éliminer les armes nucléaires saura-t-il conduire des mobilisations, notamment en Europe, encore plus amples d'ici cette date ?
Une résolution du Parlement européen du 26 avril 2009 souhaite une telle convention, en vue d'une élimination totale des armes nucléaires en 2020, comme le demande le maire d'Hiroshima. Berlin, en avril dernier, a été le siège d'une réunion des pays « amis du désarmement nucléaire ». Lors de cette réunion, à l’invitation de Guido Westerwelle, le ministre allemand des Affaires étrangères, les participants ont discuté de l’interdiction de la production des matières destinées à la fabrication des bombes nucléaires ainsi que de l’arrêt immédiat des essais nucléaires et de la transparence sur les arsenaux atomiques. Les ministres, japonais, australien, canadien, et polonais des Affaires étrangères figuraient parmi les participants.. Le renforcement des processus de désarmement n'est donc pas un illusion naïve... et l'Europe a tout à y gagner à s'y inscrire... (à suivre...)
1/08/2011