samedi 22 mai 2010

Les enjeux de la Conférence du T.N.P (I)

Le TNP (Traité de non prolifération nucléaire) est un traité international faisant date dont le triple objectif est d’empêcher la prolifération des armes et technologies nucléaires, de promouvoir la coopération dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et de favoriser la réalisation du désarmement nucléaire et d’un désarmement général et complet. Le TNP représente le seul engagement contraignant en matière de désarmement pris par les États dotés d’armes nucléaires dans le cadre d’un traité multilatéral : en même temps, c'est le Traité qui a recueilli le soutien le plus large puisque 191 pays l'ont ratifié et que seuls l'Inde, Israël et le Pakistan ne l'ont pas fait (la Corée du Nord dit s'en être retiré ce que les autres pays n'acceptent pas).
Depuis l'entrée en vigueur du Traité en 1970, des conférences se sont tenues tous les cinq ans afin d'en examiner le fonctionnement. En 1995, les pays signataires ont décidé de le "proroger indéfiniment" ce qui signifie qu'il n'y a plus de discussion sur son renouvellement. Par contre, à cette Conférence, les États avaient joint des recommandations dont celles de signer un Traité d'interdiction des essais nucléaires en 1996 (fait mais pas ratifié donc pas entré encore en application !), de signer un traité d'interdiction des matières fissiles militaires (pas encore discuté !), d'établir une zone dénucléarisée au Moyen-Orient (votée par l'Assemblée générales de l'ONU mais pas encore décidée).
En 2000, La Conférence d’examen avait voté aussi des recommandations positives : 13 "étapes pratiques" pour renforcer le TNP et son volet désarmement nucléaire (elles n'ont pas été respectées).
L'élection de Georges W. Bush, la politique américaine de mépris des traités internationaux qui s'ensuivit, l'attitude d'autres pays nucléaires comme la France ont abouti à la Conférence d'examen de 2005 à enterrer les avancées sur le désarmement, au profit du seul discours sur la lutte contre la prolifération et la "triche" de certains États, ce qui a permis en contrepartie à l'Iran de se donner le "beau rôle". 2005 reste une "année noire".
En 2010, le contexte a changé, en partie avec les déclarations sur la nécessité de relancer le désarmement nucléaire faites par le président Obama, l'accord de limitation des têtes nucléaires russo-américain, la crainte peristante d'un terrorisme nucléaire.
Selon la position officielle de l'ONU, la Conférence d’examen de 2010 devrait porter sur plusieurs questions : le caractère universel du Traité; le désarmement nucléaire, y compris des mesures pratiques spécifiques; la non-prolifération des armes nucléaires, y compris la promotion et le renforcement des garanties; des mesures pour faire avancer l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, la sûreté et la sécurité; le désarmement et la non-prolifération à l’échelle régionale; l’application de la résolution de 1995 sur le Moyen-Orient; des mesures pour gérer le retrait du Traité; des mesures pour renforcer davantage le processus d’examen; et des moyens pour promouvoir l’engagement auprès de la société civile en renforçant les normes du TNP et en faisant la promotion d'une éducation centrée sur le désarmement.
Qu'en sera-t-il ? Quelles sont les différentes forces en présence ? Quels enjeux ?
C'est ce que nous examinerons dans un prochain article.
28/04/2010