lundi 24 novembre 2014

L'AGENDA DE LA QUINZAINE (17-30/11/2014)

LES ÉVÉNEMENTS DE LA SEMAINE ÉCOULÉE...

Jeudi 20 novembre 2014
Lors du colloque pour les 50 ans de la dissuasion, qui s'est tenu à l'École militaire, le ministre de la Défense, M. Jean-Yves Le Drian, s'est fait de manière outrancière le chantre de la force nucléaire française.
Il n'a pas hésité à dénaturer le débat sur l'élimination des armes nucléaires en déclarant notamment que "ceux qui entendent délégitimer fondamentalement la dissuasion nucléaire se trompent de combat. Nous devons éviter que l’appel généreux à un monde « sans armes nucléaires » ne prépare un monde où seuls les dictateurs en disposeraient".
Dire cela est émettre plusieurs contre-vérités. L'appel à un "monde sans armes nucléaires" n'est pas seulement "généreux" mais surtout réaliste, en fonction de l'évolution du monde d'aujourd'hui. La prolifération de l'avis de nombreux experts risque d'être incontrôlable (notamment avec l'apparition de groupes terroristes sans scrupules) sans un processus d'interdiction radicale, comme cela a été le cas, avec succès, pour les armes chimiques. L'évolution des moyens de contrôle, de vérification des recherches nucléaires est telle qu'aucun "dictateur" ne pourrait essayer d'acquérir l'arme nucléaire sans réaction de la communauté internationale.
M. Le Drian s'est hasardé sur le terrain diplomatique en affirmant que "La France est à l’avant-garde d’une politique résolue de maîtrise des armements et de lutte contre la prolifération, dans le cadre du droit international. C’est sur ce terrain-là qu’elle entend concrètement progresser pour éviter que de nouvelles courses aux armements ne s’enclenchent". C'est une autre contre-vérité : les seules mesures de limitation des armements prises par la France l'ont été en 1996 dans la foulée du "coup de poker" pris par jacques Chirac de fermer le site d'essais nucléaires du Pacifique ainsi que le plateau d'Albion. Depuis, le renouvellement à marche forcée des missiles et sous-marins nucléaires français, la simulation d'essais nucléaires en laboratoire sur le site du laser Mégajoule, au Barp, ont été largement considérés comme autant de signes d'un refus français d'observer l'article VI du Traité de non-prolifération nucléaire, obligeant les puissances nucléaires à aller vers le désarmement nucléaire. 
Enfin, le ministre de la Défense s'est lancé dans une laborieuse justification de la "deuxième composante", les armes nucléaires embarqués sur les avions Mirage et Rafale.
Pour lui, "La composante aéroportée, sous l’égide des Forces aériennes stratégiques, ou embarquée au sein de la Force aéronavale nucléaire quand elle est activée, offre à l’autorité politique un large choix d’options stratégiques et militaires, avec un éventail de modes d’action qui confère une véritable souplesse à l’ensemble du dispositif. Notamment, elle contribue fortement, sur décision du Président de la République, à l’exercice d’effets stratégiques ciblés, ou à une frappe d’avertissement ultime. La composante aéroportée représente aussi une capacité « visible », qui ouvre, en cas de nécessité, un espace pour une manœuvre politico- diplomatique".
La notion "d'avertissement ultime" reste une notion incompréhensible d'une point de vue stratégique et qui mine même, la notion de dissuasion, défendue par ses défenseurs.
"Avertissement ultime" suppose que la suite est l'emploi élargi de missiles nucléaires tirés depuis les sous-marins et synonymes de conflit nucléaire mondial. Une telle option suppose que la France est menacée dans son existence même, et ce par une puissance capable de la faire, c'est-à-dire une puissance nucléaire, et le stade de "l'avertissement ultime" a alors quelque chose de ridicule, relevant plus de la gesticulation politique.. Sinon, pour quel "intérêt vital", un pays prendra-t-il le risque de déclencher une guerre nucléaire, conséquence inévitable d'une frappe même venant d'un "plus petit" missile aéroporté ? Pour riposter au risque d'un blocage d'un détroit maritime ? au risque de blocage de ses moyens de télécommunications et internet ?
Ce n'est pas un hasard si l'éventail de plus en plus large de spécialistes critique l'existence de cette "deuxième composante nucléaire" depuis les anciens ministres Paul Quilès et Hervé Morin, ou le général Norlain..

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CEUX DE LA SEMAINE À VENIR...

Samedi  29 novembre :
12e Forum « La non-violence à l’école » : la Coordination pour l’éducation à la non-violence et à la paix organise chaque année son Forum annuel « La non-violence à l’école ». Cette année, le 12e Forum de la Coordination aura pour thème : « JE DECLARE LA PAIX : POURQUOI, COMMENT ? ». Il aura lieu le samedi  29 novembre 2014, de 10h à 17h, à la Mairie du Xème arrondissement de Paris (72 rue du Faubourg Saint-Martin – 75010 Paris - M° Château d’Eau). Renseignements : http://education-nvp.org/12e-forum-la-non-violence-a-lecole/

Samedi 29 novembre :
La Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien est célébrée tous les ans par l’Organisation des Nations unies le 29 novembre. Cette date a été retenue en raison de sa signification particulière pour le peuple palestinien. Ce jour-là en effet, l’Assemblée générale a adopté, en 1947, la résolution 181 (II), connue par la suite sous le nom de résolution sur le plan de partage, qui prévoyait la création en Palestine d’un « État juif » et d’un « État arabe », Jérusalem étant placée sous un régime international spécial

Vendredi 28 novembre et mardi 2 décembre :

Le Par­lement français se pro­noncera le 2 décembre sur la recon­nais­sance d’un État pales­tinien, avec Jérusalem-​​Est pour capitale, en votant pour ou contre une pro­po­sition de réso­lution des députés du Parti socia­liste à l’Assemblée.
La pro­po­sition "invite le gou­ver­nement français à recon­naître l’état de Palestine en vue d’obtenir un règlement défi­nitif du conflit". Le texte sera débattu le 28 novembre par les députés en com­mission, mais le vote n’interviendra que le 2 décembre. Il "affirme l’urgente nécessité d’aboutir à un règlement défi­nitif du conflit per­mettant l’établissement d’un État démo­cra­tique et sou­verain de Palestine, vivant en paix et en sécurité avec Israël, sur la base des lignes de 1967, avec Jéru­salem pour capitale de ces deux États, et fondé sur une recon­nais­sance mutuelle". Il juge "que la solution des deux États, promue avec constance par la France et l’Union euro­péenne, suppose la recon­nais­sance de l’État de Palestine aux côtés de celui d’Israël".
Rappelons que la Suède a récemment reconnu l'État de Palestine, qui a le statut d'observateur à l'ONU depuis 2012, et les Parlements britanniques et espagnols ont appelé leurs gouvernements à le reconnaître également. Au total, 135 pays dans le monde ont reconnu la Palestine, selon l'Autorité palestinienne.

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